> Les Physiciens 2019

Friedrich Durrenmatt

Pourquoi cette oeuvre ?

Le projet des Physiciens est lié aux questions posées à l’homme et à la société tout entière par la recherche scientifique. Au cours de son enseignement, Christian Nardin a veillé à aborder ces questions par le biais de séminaires pluridisciplinaires de Bioéthique, soutenus par le Rectorat.

Effectivement, si la démarche scientifique est idéologiquement neutre, les conséquences de cette recherche sur l’homme et la société ne le sont pas nécessairement : la raison objective, si indispensable à l’établissement de vérités porteuses de progrès, peut verser, selon les circonstances, dans la déraison : Hiroshima et Nagasaki l’ont fortement rappelé. Aujourd’hui, des domaines de recherche comme la génétique, l’intelligence artificielle ou le Transhumanisme posent autant de problèmes qu’elles ne pensent en résoudre. Sur ce plan aussi, le théâtre peut dire son mot...

Sujet A quelques jours d’intervalle, des infirmières sont étranglées, chacune par son patient dont l’un se prend pour Newton, l’autre pour Einstein et le troisième pour Moebius. Pourquoi ? Et pour quoi ? Devant les réponses farfelues qu’il obtient dans son enquête, l’Inspecteur Voss s’enlise. Or, on s’aperçoit bientôt que ces trois fous simulent la folie pour dissimuler un secret scientifique, dont le sort du monde peut dépendre… Voilà pour la fable.

En clair, que se passe-t-il lorsqu’une recherche scientifique, en elle-même pertinente, donne aux hommes des moyens accrus de s’entre-nuire ? Dürrenmatt fait paraître cette pièce en 1962, dix-sept ans après les explosions d’Hiroshima et de Nagasaki, et deux ans avant Docteur Folamour de Stanley Kubrick. Huit mois après sa parution en librairie, éclatait la crise de Cuba... Cette pièce qui entrelace ainsi théâtre, fable, roman d’espionnage et science fiction, nous a paru devoir être revisitée et méditée.

Élaboration du projet

A partir d’une intrigue policière déjantée qui se déroule dans un paisible et luxueux asile d’aliénés en Suisse alémanique, Dürrenmatt cible la tension entre Science et Ethique.

La difficulté essentielle de cette pièce réside dans la compatibilité des actes I et II, le premier reposant sur les cocasseries absurdes d’une folie drolatique, le second opérant un brutal retournement en dévoilant des vérités cachées jusque-là. Comment rendre compatibles le rire rassurant du début et le cauchemar entrevu par la suite ? Tel a été le problème que l’investissement des comédiens a tenté de résoudre au cours des mois de répétitions.

Si cette pièce d’un auteur suisse-allemand permet d’aborder des enjeux contemporains centraux, elle sortait les TPR des œuvres de langue française (Port-Royal, Andromaque et Les Justes). D’où le fait d’attirer prioritairement sur le projet l’attention des professeurs d’Allemand - les professeurs de Lettres, d’Histoire et de Philosophie pouvant être davantage intéressés par le thème. Un soutien déterminant fut celui du Consulat suisse de Strasbourg.

L’arrivée des trois fils de Moebius venus dire adieu à leur père requérait l’engagement de trois élèves comédiens. Cette participation requit un casting attentif et une formation préalable des élèves, à l’instar ce que Port-Royal et Andromaque impliquèrent en leur temps.

Programme complet

Représentations

Représentations : Théâtre du Point d’Eau [4-5 nov. 2019] / Théâtre du PréO [7-8 nov. 2019]

Fiche technique

Presse

Accompagnement et soutiens

Photos

Vidéos

Certaines de ces vidéos sont extraites de captations improvisées de qualité limitée. Elles ont pourtant été conservées en témoignage du spectacle et du jeu des interprètes.